• Fondateurs
L’Okuyama® Ryū, fondée par Maître Okuyama Shizan pour transmettre avec transparence, responsabilité, et fidélité l’enseignement du Soke fondateur du Hakkō Ryū, propose un « bugei », un art de combat et de défense, à travers une technique rigoureuse, efficace et sans usage de la force musculaire.
Notre art, qui comprend projections, atemis, strangulations et certaines formes d’immobilisations, est basé sur des principes élémentaires qui régissent l’univers tels que la pesanteur, le bras de levier, la force centrifuge, la bio-mécanique… L’utilisation extrêmement précise de ces principes en font un art martial qui ne nécessite aucune force physique et aucun entrainement sportif particulier.
Ainsi les hommes comme les femmes, les grands comme les petits, les forts comme les faibles… sont capables d’effectuer nos techniques sans aucune difficulté liée à leur physiologie ou leur morphologie… Un véritable art martial doit permettre au faible de vaincre le fort. Dans l’esprit de notre école, les femmes et les personnes âgées ont donc une longueur d’avance sur les autres ; ceux qui n’ont d’autre choix que de recourir à autre chose que la force, gagnent un avantage certain dans l’étude.
Cet art s’attache pour cela à une compréhension claire des principes physiques, anatomiques, et mathématiques, pourrait-on dire, qui la sous-tendent. C’est cette clarté dans l’analyse, cette limpidité dans la transmission, cette efficacité sans redondance qui ont séduit les Instructeurs des Forces de l’Ordre et qui a permis à Okuyama Shizan (Thierry Riesser) de concevoir et développer, au sein de la Gendarmerie Nationale les concepts de R.O.R. et A.P.R. qu’il enseigna, quelques années durant, au Centre d’Excellence Européen de l’Ordre Public, (CNEFG) à St Astier.
« C’est également une école de santé « orientale », dont la progression technique correspond, pour chaque « dan », à un organe ou à une fonction organique différente, stimulés par une pratique régulière et correcte.
Les formes techniques que l’on travaille dans les dōjō de notre école doivent rester rigoureuses. C’est précisément s’illusionner et mal connaître la pédagogie des arts martiaux que de penser que leur pratique et leur répétition ne peuvent conduire à la réalité du combat. Car la réalité est intransigeante et dure : l’échec ou le succès ne sont souvent conditionnés que par la succession de « détails sans importance » que nous avons été incapables de maîtriser quand l’opportunité s’en présentait. L’Okuyama® Ryū est une école pour laquelle ces détails font toute la différence. Entre sincérité et authenticité, l’Okuyama® Ryū propose une VOIE simple mais néanmoins riche d’enseignements.
Chaque « dan » correspond à des connaissances bien différenciées mais solidaires les unes des autres. L’élève devra donc s’attacher à bien respecter cette progression, et ne jamais négliger la pratique des bases. Toutefois, ce n’est qu’après avoir acquis les connaissances spécifiques au 5e dan et à « Shihan-gi » que tous les outils sont en sa possession et qu’il pourra tenter, au fil d’une pratique longue et rigoureuse, l’Unité entre l’Art martial et lui-même. La porte de l’Efficacité se trouve alors devant lui.
La transmission de l’enseignement de notre école obéit aux lois qui régissent tous les enseignements authentiques et traditionnels, c’est à dire de maître à disciple, par un phénomène d’osmose, « de cœur à cœur » 以心伝心 (I shin den shin). Cela suppose de la part de l’élève la qualité de savoir apprendre et recevoir, de faire la différence entre « prendre » et apprendre.
Le Yawara de l’Okuyama® Ryū est pratiqué sans situation de conflit réel ni de compétition, ce qui signifie que l’on doit y chercher avec détermination, loyauté et courage, le combat contre soi-même. L’une des calligraphies les plus connues de Maître Okuyama Ryūhō, fondateur de l’Hakkō Ryū en 1941, est constituée d’une courte phrase incitant le pratiquant à se débarrasser de ses illusions. Tel est le but de l’enseignement dispensé par cette école.
C’est un Yawara, un « Jū » jutsu, c’est à dire un art de souplesse, où l’attitude souple de l’acceptation laisse les questions qui nous dépassent dans leur dimension, retourner d’où elles viennent, laissant en nous une trace de matière divine… » proposée d’emblée comme « huitième lumière », puissance invisible au delà de la technique externe, traduction du nom de l’école dont est directement issue l’Okuyama® Ryū, le Hakkō Ryū.
Shôdai Soke Okuyama Shizan, fondateur de l’Okuyama® Ryū (1950-2010) – extraits de Yawara, imprimé à Aubénas d’Ardèche, éditions F.F.H.J., juin 1983, 189 p.
« Les techniques du Hakkôryû ne sont rien d’autre que pur instinct de self-défense, préparant à répondre à des situations de vie et de mort. C’est à dire, quand il faut faire face à la violence, le Hakkôryû offre une méthode à la fois naturelle, simple et efficace permettant d’affronter avec calme une situation périlleuse et de bouger sans hésitation, capturant et punissant les assaillants avec aisance et proportion en un instant.
Une pratique avec équipements de protection ne pourrait pas donner naissance à ce genre d’efficacité, pourtant vitale en situations critiques.
Le shôdan-gi du Hakkôryû (ndt : 1er dan) familiarise avec les techniques de base qui permettent de circonscrire les agressions générales. Par la suite, à travers l’apprentissage de nidan-gi, sandan-gi et au-delà (techniques 2ème dan, 3ème dan, …) les techniques augmentent dans leur caractère punitif et leur sévérité.
Nous pouvons dire que l’immersion dans l’école engendre un état mental semblable à de l’eau sous haute pression (ndt : le texte utilise le terme de « priming water », qui désigne l’eau de la chaudière d’une locomotive). Un état mental qui développe des instincts prêts à exploser instantanément. Les enseignements avancés rendent possible une libre maîtrise de la vie et de la mort. Mais s’engager sur cette voie est un choix personnel.
Le cœur sacré grandit dans la posture naturelle de la Droiture. Par conséquent, abandonnez en votre cœur la malfaisance. Ce n’est qu’à ce moment que vous pourrez apprendre nos secrets. Relaxez et concentrez votre Tanden ; ne vous portez aucun intérêt égoïste. Avec l’esprit du Hakkôryû, vos techniques de protection jailliront avec perfection et spontanéité sans y penser.
Calmez votre esprit, attaquez celui de votre adversaire, ruinez-en la volonté au plus profond. Hakkôryû appartient à un monde où les actions spirituelles priment sur la forme ou le style. En Hakkôryû, il n’y a aucune compétence technique sans la détermination spirituelle de s’exercer sans hésitation, à la vie à la mort. De fait, Hakkôryû est principalement la préparation et l’entraînement de l’esprit.
Avec la compréhension de ces concepts, apprenez et pratiquez l’esprit et les techniques de l’école jusqu’à ce qu’ils vous mènent à la claire compréhension de votre intégralité. Seulement à ce moment serez vous capables de choisir correctement comment préserver justice et humanité. En outre, le Hakkô-ryû Kôhô Shiatsu permet aussi sûrement de sauver l’homme d’une violence émanant de l’interne – souffrance, maladie, blessure. Ces choses aussi peuvent vous priver de votre liberté naturelle.
Je prêche, par l’expérience directe sur des milliers de personnes, que ces deux violences, l’une venant de l’extérieur et l’autre de l’intérieur, peuvent facilement être résolues par la juste utilisation d’un seul doigt. J’ai nommé le premier Hakkôryû Goshin Jutsu (ndt : « goshin » signifie self-défense) et le deuxième Hakkôryû Kôhô Shiatsu Igaku (« médecine du shiatsu impérial »).
Quand je songe à ma vie, je ne peux concevoir plus grand don de sagesse à l’humanité, et ne peux m’empêcher de crier haut et fort : « MONTREZ-VOUS GRANDS HOMMES », par mon immense amour que je voue à mon pays natal, le Japon.«
Shōdai Soke Okuyama Ryūhō, fondateur de l’Hakkō Ryū (1901-1987)
Traduction composite vers l’anglais d’Okuyama Ryūhō Tabinikki, Hakkōryū Ryūshi Journal, Hakkōryū Higishi, et vers le français de Tretsch Christophe.